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Eboueurs d'altitude

Le Népal recrute... un maximum de bonnes volontés pour récupérer les déchets que nos expés chéries laissent derrière elles. La pollution des sites d’altitude est en effet devenue l’ombre au tableau d’une activité qui avait de quoi réjouir tout le monde Démocratisation des treks et ascensions d’une part, explosion du tourisme dans un des pays les plus pauvres du monde d’autre part, voilà de quoi contenter Européens et Népalais. Tout cela a malheureusement   un     prix       que   la montagne est pour l’instant seule à payer. Camps de base, camps intermédiaires de trek et camps d’altitude ressemblent aujourd’hui davantage à des décharges qu’à des sites sauvages.

         Nous sommes huit, dont deux du club, à partir en octobre nettoyer le camp de base du Dhaulagiri Pourquoi  ce  choix ?      Parce     que                           difficile d’accès, ce camp n’a jamais été nettoyé depuis l’arrivée des premières expéditions, il y a un peu moins de 50 ans. Parce qu’il n’est cependant pas trop grand pour que le travail puisse être réalisé par un groupe de huit personnes. Parce qu’il est voisin du site protégé du sanctuaire des Annapurnas, et que des solutions à long terme pourraient

être envisagées plus facilement ici que là où aucune infrastructure n’est en place.

Le projet Dhaulagéri-Onyx est né à l’automne 2000. Ses enjeux ? Nettoyer intelligemment le site et sensibiliser les trekkers, les alpinistes, les agences de trek et les porteurs au problème.

Un nettoyage " intelligent "

Nettoyer un camp de base, c’est une bonne idée! Sauf si c’est pour déverser des quantités de déchets dans des villages de vallée qui ne sont pas équipés pour les traiter. Mais au fait quelles quantités? Une expédition de reconnaissance que trois d’entre nous ont réalisée à l’automne dernier a permis d’évaluer à deux tonnes la quantité de déchets sur le site. Tout ce qui pourra être récupéré sera redescendu à Pokhara où le verre et le métal seront revendus à des usines de recyclage en Inde par une petite entreprise spécialisée dans le domaine. Les matières plastiques seront brûlées ou enfouies. Le matériel technique en état sera pour les porteurs et le sirdar.

Sensibi1iser : un premier pas vers des actions à 1ong terme

Nettoyer, ça ne sert à rien si les expés suivantes ne changent pas de comportement. Ce n’est pas aussi simple qu’on le croit. Il ne s’agit pas que de bonne conduite. Les traditions et les croyances des autochtones qui interdisent d’allumer des feux sur les camps de base n’aident pas à se débarrasser des détritus. D’autre part, la prise en charge des groupes par les agences est telle que vous n’aurez jamais à plier votre camp. Comment savoir, dans ces conditions, ce que deviennent les déchets?

Ce second aspect du projet est donc tout aussi essentiel et beaucoup plus délicat. Pour le traiter? Des articles dans la presse, des conférences, des projections de diapositives, un site Internet (www.Dhaulagueri.com) et surtout, une charte qui sera distribuée dans les grandes agences de trek népalaises et françaises (publiée en français, en anglais et en népalais). des panneaux d’information aux entrées stratégiques des circuits menant au camp de base, et un documentaire réalisé par deux professionnels.

 Nous tenons à remercier le club pour sa subvention ainsi que nos autres partenaires Onyx, Eco-Emballages, Datacep. “l'ENGREF, Le Vieux Campeur, Lafuma, le CAF Savoie. et Moutain WiIderness.

J’en profite pour passer un petit appel. Si vous connaissez quelqu’un susceptible de traduire notre charte en Népalais ou bien sûr une entreprise prête à nous subventionner (il nous manque encore 10000 euros pour partir...) n’hésitez pas une seconde.

François Xavier CIERCO

A noter : Pour information, vous trouverez en dernière page de cette revue la charte du trekkeur, rédigée pour être placardée sur les circuits de trek. Chacun peut s'en inspirer !!!